L'inconscient
Analysons à présent la place occupée par l’inconscient dans la structure du système psychique décrite par Freud, sa topique, en commençant par signaler que le mot de « topique » (topos signifie « lieu ») suppose une répartition des éléments selon une métaphore spatiale. Il y a en réalité deux topiques, Freud ayant profondément remanié son système à partir des années 1920. Dans la 1ère topique, sont distingués le conscient, le préconscient et l’inconscient (on peut également y ajouter la censure). L’inconscient est comme la partie immergée de l’iceberg qu’est l’appareil psychique. C’est le lieu des représentations refoulées, au premier rang desquels les désirs de l’enfance, qui n’ont pu pénétrer le préconscient ou le conscient, le lieu aussi des fantasmes originels (supra-individuels). Le système inconscient enregistre de plus les excitations provenant des pulsions qui elles-mêmes échappent à l’opposition conscient-inconscient. L’inconscient est indifférent à la réalité, il ne connaît ni doute ni négation, il méprise la logique et l’ordre. C’est un flux d’énergie cherchant une expression immédiate. Il est soumis uniquement au principe de plaisir.
Dans la 2ème topique, l’inconscient n’est plus considéré comme une partie du système. Celui-ci se divise à présent en ça, moi et surmoi. Ce n’est bien entendu pas dire que l’inconscient a disparu de la pensée freudienne (!) mais simplement que c’est devenu une qualité, un adjectif qui qualifie avant tout le ça mais aussi, pour une part du moins, le moi et le surmoi. Le ça est le pôle des pulsions ; il est la source à laquelle puise la libido ; c’est l’instance primitive par rapport à