L'industrialisation par substitution des importations
1-1- l’argument de l’industrie naissante
Selon cet argument, les pays en développement ont un avantage comparatif, potentiel dans l’industrie manufacturière mais leurs nouvelles industries ne peuvent initialement soutenir la concurrence des industries solidement établies dans les pays avancés. Afin de permettre aux nouvelles industries de prendre racine, les gouvernements devraient temporairement les soutenir jusqu’à ce qu’elles soient devenues suffisamment fortes pour se mesurer à la concurrence internationale. Selon cet argument, il peut être indiqué d’utiliser à titre temporaire des tarifs ou des quotas d’importations pour lancer l’industrialisation.
Cet argument de l’industrie naissante comme justification de la stratégie de l’industrialisation par substitution des importations pose un certain nombre de problèmes. Premièrement, il n’est pas toujours conseillé de vouloir s’introduire aujourd’hui dans les industries qui auront un avantage comparatif dans l’avenir. Deuxièmement, la protection des industries manufacturière n’a pas de valeur à moins qu’elle ne rende l’industrie compétitive.
L’argument de l’industrie naissance trouve sa justification dans l’idée selon laquelle une industrie doit être protégée dans sa phase de lancement à cause de l’existence de certains échecs particuliers de marché qui empêchent les mécanismes de marché d’assurer le développement de l’industrie aussi rapidement qu’il le devrait. Deux échecs de marché ont donc été identifiés comme pouvant justifier la protection d’une industrie naissante :
L’imperfection des marchés de capitaux et le Problème de l’appropriabilité.
Selon la justification par l’imperfection des marchés de capitaux, si un pays en voie de développement n’a pas l’ensemble des institutions financières (banques et marché des actions efficients) qui permettrait d’utiliser l’épargne des secteurs traditionnels (comme l’agriculture) afin de financer les