"L'intimité des personnes handicapées en institution", fiche de lecture
Du « fort » intérieur : un espace à protéger… au for intérieur : un espace de dialogue, d’autonomie et de projet
1. L’intimité, un espace à définir, à occuper, à protéger
Un espace à définir :
L’intimité : le « camp de base » de l’identité et de l’autonomie
Pour être soi-même, nous nous nourrissons essentiellement de ce que nous apportent les autres, tout en cherchant à avoir notre originalité personnelle. Il faut donc créer son propre espace d’intimité tout en s’ouvrant aux autres comme ils se sont ouverts à nous, ce qui représente un grand paradoxe dans le genre humain. La création de l’intimité est basée sur une relation de confiance construite entre les personnes et leurs pairs. Mais pour que cette construction fonctionne, il faut avant tout apprendre à la protéger en se protégeant soi-même, et c’est cet espace d’intimité qui permet tout cela. Il est possible d’ouvrir son intimité tout en respectant les limites que l’on se sera fixées, nécessaires à notre protection personnelle.
Des frontières et des limites
L’identité de chacun est dissimulée dans ce qui est appelé « un territoire », différent selon les personnes et les personnalités et représentant les contours de l’intimité. La création de l’intimité commence d’abord par s’établir au niveau corporel, le physique, pour s’étendre au corps psychique. C’est un espace privé dont la personne, et elle seule, peut décider qui peut accéder à son espace personnel.
Cependant, ces limites ne sont pas figées, car tout peut être sujet à l’intimité : lieu, espace, objet (activité, relation, sexualité, confidences, téléphone, journal intime,…). Il suffit d’y définir les frontières du partage.
Un espace à occuper :
« La première preuve d’existence, c’est d’occuper l’espace. Pas seulement de le remplir, mais de le valoriser par un contenu personnalisé » [Le Corbusier]
Cependant, pour des personnes vivant en institution, la