L’objet du désir en est-il la cause ?

Le désir est de nos jours une question omniprésente. Il régit chacune des décisions de tous les jours, influant ainsi sur les modes de vie, modifiant les choix de chacun. Dans nos sociétés de consommation, tout tourne autour du désir du consommateur, chaque désir est justifié, chaque objet a une cause qui nous motive pour l’acquérir. L’homme désire toujours quelque chose. D’où la question que nous pouvons légitimement nous poser : l’objet du désir en est-il la cause ? Mais comment interpréter cette question ? Chacun dira que ses propres désirs peuvent s’expliquer (on justifie ainsi toutes ses envies, même les plus inavouables), mais qu’en est-il vraiment ? Lorsque l’on désire est-ce toujours motivé par un quelconque but, une quelconque cause ? Ou alors notre désir est purement aléatoire, incontrôlable ? Y-aurait-il une implication entre le désir et la cause ? De quels désirs est fait l’être humain ? Désirer signifierai être humain ? Le corps impose-t-il des désirs à l’être humain ? Et l’esprit fait-il de même ? Ou ces désirs sont-ils un ensemble indissociable ? Peut-on désirer sans cause ? ⃰⃰⃰ Le désir naît d’une envie, d’un besoin ressentis par le corps ou par l’esprit, le désir répond à une situation de manque. Selon Epicure il existe deux sortes de désirs : les désirs naturels et les désirs vains. Mais ces deux désirs ont-ils des causes identiques ? Le désir naturel, brut, répond à un besoin du corps de l’être humain. Platon disait dans le Banquet « on ne désire que ce dont on manque ». Ce manque c’est le manque que tout être vivant ressent, c’est le manque de nourriture, le manque d’eau, le manque de repos. Autrement dit c’est le manque de ce qui est nécessaire pour vivre. Ce désir est donc celui de combler les envies du corps, de combler la partie animal de l’être humain qui n’aspire qu’une