L'odyssé de homere
Qui est Ulysse ? D'abord, un «mangeur de pain, de viande et buveur de vin», loin des barbares Lotophages brouteurs de végétaux ou des Lestrygons mangeurs d'hommes. Il est roi et fermier, homme pacifique - notre premier objecteur de conscience ? -, qui simule la folie dans l'espoir d'échapper à la mobilisation grecque pour la guerre de Troie. Il n'aime pas la guerre mais, quand il doit la faire, c'est un guerrier courageux et loyal au combat. Il respecte ses ennemis et réprouve l'attitude d'Achille, le guerrier des guerriers, qui profane le corps d'Hector qu'il a tué en le traînant derrière son char face aux murailles de Troie. Ulysse, lui, respecte les morts, les amis et les dieux à qui il offre les sacrifices rituels, avec qui il commerce, même s il doit parfois les affronter. Ulysse, «l'homme aux mille tours», est un humain rusé. Il invente le cheval de Troie qui permet aux Achéens de pénétrer dans la puissante cité de Priam que dix années de siège et de féroces combats, menés par l'armada d'Agamemnon, n'ont pas réussi à réduire. C'est par la ruse encore qu'il évite la mort dans la grotte du monstrueux Cyclope, échappe aux Lestrygons cannibales et déjoue le piège des philtres de Circé la magicienne. Marin, navigateur-explorateur, voyageur curieux de tout, il prend des risques, veut entendre le chant des Sirènes et n'hésite pas à descendre aux Enfers, voyage terrifiant, pour savoir ce que lui réserve l'avenir. Mais c'est un homme avant tout qui n'hésite pas à mentir, donne de fausses identités si nécessaire, se montre insolent, orgueilleux, vaniteux même, quand il révèle son nom au Cyclope après l'avoir aveuglé, ce qui provoque la terrible colère de son père, Poséidon, maître absolu des mers. Ulysse est aussi un grand séducteur, l'aimé de Pallas Athéna aux yeux pers. La magicienne Circé, après avoir échoué à le transformer en pourceau, lui ouvre son lit et lui prodigue ses conseils. Et Calypso, sublime déesse du bout du monde, après