La boetie

449 mots 2 pages
Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire – Lecture analytique 1
Source : Editions Arléa, Paris, 2007, p. 11-12

D’avoir plusieurs seigneurs aucun bien je n’y vois ;
Qu’un sans plus soit le maître, et qu’un seul soit le roi. Disait Ulysse en Homère, parlant en public. S’il n’eût dit rien de plus que,
D’avoir plusieurs seigneurs aucun bien je n’y vois, c’était aussi bien dit que possible. Mais, au lieu que, pour parler avec raison, il fallait dire que la domination de plusieurs ne pouvait être bonne puisque la puissance d’un seul, dès lors qu’il prend ce titre de maître, est dure et déraisonnable, il est allé ajouter tout au rebours :
Qu’un sans plus soit le maître, et qu’un seul soit le roi. Il faudrait peut-être excuser Ulysse, qui avait sans doute besoin d’user de ce langage, et de s’en servir pour apaiser la révolte de l’armée, conformant, je crois, son propos plus au temps qu’à la vérité. Mais, à parler à bon escient, c’est un extrême malheur d’être sujet d’un maître duquel on ne peut jamais être assuré qu’il soit bon, puisqu’il est toujours en sa puissance d’être mauvais quand il le voudra. Et d’avoir plusieurs maîtres, c’est, autant qu’on en a, autant de fois être extrêmement malheureux. Pourtant ne veux-je pas pour cette heure débattre cette question tant disputée : si les autres façons de république sont meilleures que la monarchie. Encore voudrais-je savoir, avant que de mettre en doute quel rang la monarchie doit avoir entre les républiques, si elle doit y en avoir un, parce qu’il est malaisé de croire qu’il y ait quelque chose de public en ce gouvernement où tout est un. Mais cette question est réservée pour un autre temps, et demanderait bien son traité à part, ou plutôt amènerait avec soi toutes les disputes politiques. Pour ce coup, je ne voudrais sinon entendre comment il se peut faire que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a puissance que celle

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