A l’approche des élections présidentielles, les sondages d’opinion occupent une place de plus en plus importante dans l’espace médiatique français. Il n’est pas rare que les titres des journaux aient pour seul sujet l’augmentation en point de la côte des candidats. Cela est assez représentatif de la place prépondérante que prend l’opinion dans notre système politique. L’avis des français, des consommateurs est en permanence sollicité, les entreprises appellent les gens pour recevoir des informations sur leurs produits, des avis d’ « échantillons » de la population. Ces sondages sont ils réellement efficaces ? Ces avis donnés rapidement sans réelle réflexion, se fondant sur une opinion hâtive ont-ils une finalité ? Cette propension au jugement hâtif est également présente en politique et dans la façon de voter des gens. On peut donc se demander si l’opinion peut faire la loi ; c'est-à-dire si l’opinion (dans le sens l’opinion publique, expression de la volonté générale) a la capacité de faire la loi. Le système démocratique ayant déjà été mis en vigueur avec l’élection des représentants du peuple au Parlement et l’opinion publique comme fondement du pouvoir démocratique on peut considérer qu’il est possible à l’opinion (dans le sens le peuple) de décider de la loi. On peut cependant s’interroger sur la légitimité de cet acte, l’opinion qui décide est-elle compétente et suffisamment éduquée pour cette tâche ? La politique est-elle suffisamment valorisée, et l’opinion y accorde-t-elle un intérêt suffisant? Les lois ainsi décidées sont-elles justes, morales et orientées vers l’intérêt général ou simplement expression des passions de la majorité ?

Nous étudierons tout d’abord l’opinion dans le sens « expression de la volonté générale ».
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté». Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le but de toute politique est de