L'union africaine
L’Union africaine
Le refus de l’Union africaine, en juillet 2011, de suspendre la Libye du colonel Kadhafi et de mettre en œuvre le mandat d’arrêt émis par la CPI contre ce dernier a renforcé la marginalisation de cette organisation sur la scène internationale. L’Union africaine (UA) – qui regroupe actuellement 53 Etats membres (soit tous les pays d'Afrique, à l'exception du Maroc1) - est une organisation d'États africains créée en 2002, à Durban, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999. Elle remplace l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en vue d’accélérer le processus d’intégration du continent et de permettre à l’Afrique de jouer un rôle dans l’économie mondiale. Si l’UA a corrigé certains défauts de l’OUA, les dissensions internes fréquentes sur les questions relatives à la politique du continent ont fini par miner son efficacité et sa crédibilité.
I- L’UA avait vocation à relancer le panafricanisme après l’échec de l’OUA
A- L’OUA a échoué à créer une unité africaine a. L’idée panafricaine naît au début du XXe siècle (conférence de Londres de 1900) : revendication du « self governement » et d’une amélioration des conditions de vie des Noirs. Dans les années 1930, la revendication s’accentue sur le terrain culturel (affirmation d’une « personnalité africaine » par l’Antillais Aimé Césaire et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor) et politique (lutte pour l’indépendance). L’idée de panafricanisme est relancée en 1945 lors du cinquième congrès panafricain et avec l’amorce de la décolonisation dans les années 1950, à partir d’une vision plus continentale que raciale. Kwame Nkrumah (premier chef d’Etat de la Côte-de-l’Or, futur Ghana, après l’indépendance de la colonie britannique) s’impose sur la scène internationale comme le leader du mouvement panafricain, sur une ligne radicale et socialisante, plutôt hostile à l’égard des anciennes métropoles coloniales. Mais les dirigeants des nouveaux