L'ètranger
S’il avait cru en Dieu, les choses auraient-elles été différentes? Aurait-il éprouvé du remords suite au meurtre de l’Arabe? Aurait-il trouver plus de sens à ce solei si blanc?
S’il avait cru en Dieu comme origine du monde, en aurait-il éprouvé ainsi l’absurdité?
S’il avait eu simplement en lui l’idée de Dieu, même une vague idée, même sans en être sûr, aurait-il couché avec cette femme si peu de temps après l’enterrement de sa mère? N’aurait-il pas redouté, ne serait-ce qu’un instant, d’agir sous l’oeil de Dieu? Il l’aurait peut-être fait quand-même… Mais l’aurait-il vécu pareillement?
Ces questions le suggèrent déjà : le problème n’est pas tant celui de l’existance de Dieu que celui des conséquences de la foi sur nos vies bien réelles. Faut-il croire en Dieu…pour être heureux? Pour être vraiment… un homme? Croire en Dieu prouve notre capacité à nous représenter quelque chose qui n’est pas là, observable, devant nos yeux. C’est en ce sens une immense liberté – par rapport au réel, au donné, au véritable. Mais justement, la foi ne porte-t-elle pas en elle le risque d’un oubli ou d’un affadissement de ce réel?
S’il avait cru en Dieu, l’étranger aurai-il pareillement ressenti la réalité brute du monde, l’épaisseur de ces instants, de ses impressions? Ce soleil sur sa peau, l’aurait-il réchauffé