L'art, les ghettos, la déportation dans les camps
Pour répondre aux demandes sur l'art et les camps, voici quelques œuvres réalisées à propos des camps, souvent par des témoins directs.
Prémonitions :
Des œuvres d'avant la guerre montrent que les artistes sont déjà très inquiets sur le respect de l'homme. Ainsi, comme le montre ce tableau de Karl Hofer qui date de 1933, année des premiers camps en Allemagne :
Karl Hofer, Prisonniers, 1933
Karl Hofer (1878-1955), un des grands représentants de la peinture expressionniste allemande contemporaine, du mouvement de la « Nouvelle Objectivité », fut l’un des premiers à peindre sur la déportation. Mais comme tous les autres artistes qui présentaient le moindre engagement contre la déportation ou d’origine juive, Karl Hofer sera classé parmi les «dégénéré» et censuré.
La persécution des Juifs, vue par Felix Nussbaum :
Felix Nussbaum, Autoportrait avec passeport juif, 1943
Felix Nussbaum est né en 1904 à Osnabrück et mourut en 1944 à Auschwitz. Il participa à l'exposition des artistes libres de novembre 1938, à Paris, en y exposant des aquarelles. Réfugié en Belgique (d'où le mot juif en deux langues sur son passeport), il fut arrêté le 10 mai 1940 par le police belge et interné au camp de Saint-Cyprien. Pendant son séjour en camp, il ne dessine que des ébauches, mais après s'être évadé, il retourne à Bruxelles où il peint. A la fin de la guerre, il fut arrêté par la Gestapo à Bruxelles, le 20 juin 1944, transporté à Auschwitz et assassiné. Son épouse, l'artiste Felka Platek (?-1944), fut arrêtée en même temps que lui et subit le même sort.
Une des dernières oeuvres du peintre :
Felix Nussbaum, Les squelettes jouent pour la danse, 1944
Nussbaum, cela n'étonnera personne, nourrissait une passion dévorante pour Dante. Ses dernières toiles, celles de 1944, exposent une géographie du néant, peuplée de symboles grand-guignolesques où les fossoyeurs s'activent sous des ciels chargés d'ombres. Les