Un camp de concentration français montreuil-bellay 1940-1946
Un camp de concentration français pendant la Seconde Guerre mondiale
Ce qui devint le camp de Montreuil-Bellay devait être à l’origine une poudrerie que le ministère de l’Armement avait décidé de construire dès janvier 1940 à proximité de cette petite ville d’Anjou proche de la Touraine et du Poitou. Furent alors embrigadée une compagnie d’environ 300 Républicains espagnols astreints à ces travaux forcés préférés au refoulement vers l’Espagne franquiste et à une mort certaine. Le 19 juin 1940, les entreprises et les Espagnols s’enfuirent l’avant-veille de l’arrivée des Allemands qui venaient de franchir la Loire.
Jusqu’en mars 1941, le site devint un stalag que l’occupant fit entourer de barbelés et dans lequel il interna les militaires en fuite interceptés sur les routes ainsi que des civils d’une quinzaine de nationalités différentes, dont les ressortissants britanniques vivant dans l’Ouest de la France. Hitler s’enlisait alors dans l’incertaine Bataille d’Angleterre. Ce fut la seule période au cours de laquelle le camp fut administré par l’ennemi. Après la libération de la plupart des civils, les soldats français furent transférés en Allemagne comme prisonniers. Les célibataires anglais furent envoyés dans un camp à Saint-Denis, près de Paris, où ils restèrent jusqu’en août 1944 pendant que les couples étaient tenus de résider dans des hôtels de Vittel.
Le camp de concentration[1] de Tsiganes de Montreuil-Bellay, dans le sens premier du terme « concentration » qui était celui employé pendant la Seconde Guerre mondiale et que rappellent les textes des archives, fut ouvert le 8 novembre 1941. Il était destiné à rassembler tous « individus sans domicile fixe, nomades et forains », « ayant le type romani » pour reprendre l’expression du préfet du Finistère, Manouches, Gitans, Roms, Sintés. Ces Tsiganes, par familles entières, avaient été extraits d’une multitude de petits camps ouverts suite au décret de loi du 6 avril 1940