Depuis le début du cinéma, la littérature a toujours été le pilier des réalisateurs. Dès le début du XXème siècle, Georges Méliès s’inspire des romans De la Terre à la Lune de Jules Verne et Les Premiers Hommes dans la lune de H. G. Wells pour sortir en 1902 son court-métrage Le Voyage dans la Lune. De nos jours, le cinéma puise ses idées dans la littérature dans le but de l’adapter au septième art. L’adaptation consiste à transposer une œuvre littéraire en un autre mode d’expression selon le public visé. Comme le dit André Bazin, un critique français de cinéma, « il ne s’agit pas de traduire un film comparable au roman, ou « digne » du livre, mais un être esthétique qui est comme le roman, le roman multiplié par le cinéma ». En d’autres termes, les réalisateurs tentent de s’adapter par une mise en abîme de l’œuvre originale à la société, c’est-à-dire à un ensemble d’individus vivant en groupe et suivant des normes sociales. Pour favoriser leurs films, les réalisateurs jouent avec leur public en l’identifiant à ses personnages. Autrement dit, des personnes réelles ou imaginaires représentées dans une œuvre pouvant influencer les spectateurs.
En quoi l’adaptation cinématographique des personnages de littérature évolue-t-elle en fonction de la société ?
Pour cela nous étudierons d’abord les adaptations de Baz Luhrmann et Stephenie Meyer qui modernisent la célèbre tragédie de Shakespeare Roméo et Juliette. Puis dans un second temps, nous revisiterons l’œuvre célèbre de Lewis Carroll à travers l’adaptation cinématographique de Tim Burton.
Roméo et Juliette
a) L’œuvre originelle
William Shakespeare est né en 1564 à Stratford-Upon-Aven et est mort en 1616 dans cette même ville. Son père était un homme important ce qui lui a permis de fréquenter de bonnes écoles. Il est arrivé à Londres en 1587 et y a créé le Théâtre du Globe. Dans sa vie il écrira trente-sept pièces comme Hamlet ou Roméo et Juliette que nous allons maintenant étudier.