L oeuvre de la france en indochine
La France trouva en Indochine un vaste champ d'action : tout était à créer ou à moderniser. Les communications faisaient défaut, les épidémies, la famine, la misère sévissaient en permanence et provoquait des hécatombes, les inondations ravageaient les cultures, la piraterie désolait les campagnes. Des rivalités sanglantes opposaient les Annamites et les Siamois qui se disputaient le Cambodge et le Laos. Les régimes politiques, plus ou moins sclérosés, étaient menacés d'effondrement. Dans ces pays de ressources budgétaires faibles, ne dépassant pas alors celles de la ville de Paris, la France alla au plus pressé. Son oeuvre fut spectaculaire, ne serait-ce que si l'on réalise le peu de temps pendant lequel elle put s'exercer pleinement en temps de paix, une cinquantaine d'années . Cette oeuvre s'exerça dans tous les domaines : - l'économie : l'agriculture et l'hydraulique, l'infrastructure terrestre et portuaire, l'industrie, le commerce et les finances ; - la santé et l'action sociale ; - les sciences et la culture. Elle s'exerça au loin et dans des conditions difficiles : les hommes qui furent les artisans de cette oeuvre méritent que soient évoquée leur mémoire.
L'ECONOMIE
Agriculture et hydraulique Le souci constant de la France a été d'intensifier la culture du riz par la mise en valeur des deltas nourriciers, commencée aux temps préhistoriques. La production quintupla, dépassant 6 millions de tonnes. L'Indochine devint le 3ème exportateur du monde. Pour cela il fallut ouvrir 2.500.000 hectares à la culture, creuser 3.150 km de canaux de drainage et d'irrigation, surélever les digues du Fleuve Rouge, créer des barrages tel celui du Day, le plus grand au monde de ce genre, sélectionner des semences. Ces résultats sont en partie l'oeuvre du service des Travaux Publics qui, pour les seuls drainage et irrigation de la Cochinchine, a extrait par moyens mécaniques un cubage supérieur à celui exigé pour le percement du canal de Suez. Une