L’anthropologie d’augustin d’hippone
Les évènements importants d’une vie restent marqués dans la mémoire. Augustin dans ses Confessions les rapporte dans une perpétuelle Action de grâce, car s’il revient sur son passé, ce n’est pas surtout pour s’en accuser ou s’en glorifier, mais plutôt pour louer Dieu d’y avoir été présent à son insu, lui qui est « créateur et ordonnateur de toute chose » . En effet, pour Augustin, Dieu se manifeste partout, il était alors présent jusque dans son péché. Évidement, cela ne justifie aucunement le péché et c’est pourquoi Augustin parle de sa vie pécheresse comme d’une vie « extra te et extra se » , c’est-à-dire une vie extériorisée, hors de Dieu et hors de soi.
Les neuf premiers livres de son œuvre maîtresse, Les Confessions, sont donc consacrés à la mémoire du passé d’Augustin et ils évoquent essentiellement une « histoire de péchés » . Néanmoins, il importe d’ajouter que pour Augustin, cette évocation de son passé marqué par la faute ne peut pas se dissocier de la grâce. En effet, la grâce est omniprésente dans les Confessions, car comme nous le verrons, c’est seulement à travers elle que la conversion est possible. C’est donc dans la perspective de sa propre vie qu’Augustin aborde la notion du péché. Pour ce faire, il s’interroge sur la condition pécheresse de son