Le théâtre, et ceci à toutes les époques, a dû composer avec un certain nombre de contraintes, les auteurs ont dû se battre pour faire accepter et reconnaître leurs oeuvres. En ce sens la liberté peut restreindre, voire nier, contraintes et lutte et donc causer la « mort » de cet art. C’est sur quoi nous invite à réfléchir André Gide quand il écrit en 1929 dans les Nouveaux Prétextes que « l’art naît de contrainte, vit de lutte, meurt de liberté ». Les contraintes, la lutte sont-elles inhérentes et indispensables au théâtre ou peuvent-elles au contraire être dépassées ? Quel est le rapport du théâtre à la liberté ?
Les contraintes ont souvent été bénéfiques au théâtre, ont stimulé les créations. Comme nous le verrons également, les combats menés par les dramaturges ont été nécessaires au développement du théâtre. En quoi la liberté, constituant souvent la négation des contraintes, peut-elle donc être dangereuse ? Pourtant, la liberté ne peut-elle pas dans une certaine mesure être nécessaire au théâtre ?

Tout dramaturge écrit sous la contrainte puisque certaines contraintes sont inhérentes à l’art et tout particulièrement au théâtre. Nous pouvons entendre parmi ces contraintes l’obligation de s’adapter aux moyens techniques. De cette contrainte ont pu être en partie stimulées des règles telles que l’unité de lieu car lorsque le rideau n’existait pas, il était très délicat de représenter sur une même scène plusieurs lieux. D’autre part, une pièce se doit aussi de remporter un minimum l’adhésion du public sans laquelle elle ne pourrait pas subsister. Mais ces contraintes sont souvent loin de limiter le théâtre. Elles peuvent au contraire stimuler la création de pièces comme ce fut pour ne citer qu’un exemple le cas lors des célébrations de Dionysos dans l’Antiquité au cours desquelles des dramaturges tels que Sophocle ont crées énormément de pièces, notamment des tragédies, de grande qualité, stimulés par des contraintes que nous avons citées mais aussi des