L’enjeu de faire pareil comme tout le monde en se disant différent (ou l’inverse?)
Je crois qu’il est raisonnable de croire qu’une vérité est possible au-delà des opinions personnelles. Formulation du lien entre la thèse et l’argument («je crois que p parce que q») (1 pt.)
Je crois qu’il est raisonnable de croire qu’une vérité est possible au-delà des opinions personnelles, parce que les sens nous permettent d’accéder à la réalité.
Explication du lien entre l’argument et la thèse (3 pts.), avec l’intégration de la réf. philosophique (5 pts.)
Selon Lucrèce, nos sens sont les premiers à nous avoir donné les notions de vérité et de fausseté : c’est après tout parce qu’une affirmation est conforme à ce que j’observe que je dis qu’elle est vraie. Mais comment nos sens nous permettent-ils d’accéder à la réalité et d’obtenir une vérité ? Toujours selon Lucrèce, nos représentations mentales sont toujours formées à partir de deux parties : les données brutes transmises par nos sens et un «petit quelque chose» que la raison y ajoute. C’est-à-dire qu’il y a les données brutes proprement dites, provenant de nos sens, et un décodage de ces données par notre raison, qui elle interprète et y donne une signification, formant ainsi nos représentations mentales. Ces représentations ne sont bien sûr pas toujours exactes, mais il faut se demander qu’elle est la source première des erreurs. Selon Lucrèce, ça ne peut pas être nos sens en tant que tels qui nous trompent, car les sens ne jugent pas, ne pensent pas, et c’est au niveau du jugement qu’il va éventuellement y avoir une erreur. Ainsi, ce serait plutôt notre raison qui introduirait une distorsion entre notre représentation d’une chose et la chose en tant que telle, comme lorsque nous prenons la vue d’une illusion pour la vue d’une réalité. Mais tout de même, on peut croire que notre raison ne nous trompe pas toujours, en toutes choses et à tous les moments, et que c’est plutôt un mauvais usage de notre raison (ou un usage trop