Depuis longtemps, l’homme s’est interrogé sur le bien fondé de l’éducation qu’il donne à ses enfants. Montesquieu auteur du siècle des lumières, en son temps, s’est intéressé au sujet, dans son ouvrage L’Esprit des lois en 1748 : il décrit trois éducations différentes, celle des pères, celle des maîtres et celle du monde. Pour lui, l’éducation du monde est contraire à tous les principes qu’ont pu enseigner les parents ou les professeurs. A notre époque, cette réflexion de Montesquieu s’applique-t-elle encore ? Nous devrons nous demander dans un premier temps qu’apporte l’éducation des parents et des maîtres au XVIIIème siècle et au XXIème siècle ? Dans un deuxième temps, comment peut-on décrire l’éducation du « monde » à ces deux époques ? On entend par monde la vie en dehors du cadre familial et scolaire. Enfin, on pourra se demander si les deux siècles qui nous séparent de Montesquieu ont permis de faire en sorte que l’éducation du monde ne soit pas inverse de celle des maîtres et des pères. 1) Les enfants dans le cadre familial sont éduqués selon des principes simples : principes d’obéissance, les enfants doivent obéir à leurs parents car ils sont les référents à l’ordre et au respect, principes du bien et du mal, les parents apprennent à leurs enfants à distinguer les choses à faire et à ne pas faire comme par exemple ne pas parler en mangeant, ne pas couper la parole à un adulte ou à un camarade. Principes de politesse, les enfants doivent dire bonjour aux invités ou dire merci lorsqu’on leur offre un cadeau par exemples. En général, la famille est un lieu sécurisée où les enfants sont rarement mis en danger. Quelle que soit l’époque, ces grands principes seront toujours valables. Dans le texte de Rabelais, Pantagruel, on peut voir une éducation d’un père qui décide de tout pour son fils, une éducation plutôt péjorative ici. D’après Montaigne, un des pères de la pédagogie, l’amour des parents attendrit trop les enfants et relâche même les plus