L’innovation et l’économie de la connaissance favorisent-elles la croissance ?
Innovation ? Recherche ? Développement ? Il importe tout d’abord de définir le terme même d’innovation, constituant avant tout un concept large. S’il peut recouvrir les champs du changement technique, organisationnel, ou même commercial, on peut également y inclure les nouveaux systèmes technologiques. Qu’en est-il alors de l’assimilation entre innovation et recherche ? Selon une conception traditionnelle de l’innovation c’est l’invention qui engendre l’innovation, qui se diffuse ensuite au rythme de ce que l’on pourrait appeler un « cercle vertueux » et aboutit à de nouveaux produits et processus technologiques engendrant à leur tour de nouvelles recherches et découvertes. L’activité de RD (recherche et développement) étant considérée comme le tout premier déterminant du développement économique et de la croissance, une appréhension linéaire de la politique industrielle a mené à l’amalgame entre recherche et innovation. Le rapport Boyer/Didier1 dissipe toute hésitation par un vif (et réducteur ?) « La recherche est l’affaire des scientifiques et l’innovation celle des entrepreneurs. » Les entreprises investissement dans la RD dans le même but que lorsqu’elles acquièrent des machines : pour augmenter leur profit, et par là-même leur croissance. Le niveau d’investissement dans la RD dépend alors essentiellement de la fécondité de la recherche et de la protection intellectuelle qui lui est accordée, du degré d’appropriabilité des résultats. Dans quelle mesure l’investissement dans l’innovation et dans l’économie de la connaissance est-il alors un levier de croissance et plus avant postule-t-il un nouveau régime de croissance, inhérent à la globalisation ? Si l’innovation et l’économie de la connaissance représentent indéniablement des moteurs clés du progrès technique et de la croissance sur le long terme (I), il n’en reste pas moins que la mondialisation et l’avènement