N'échange-t-on que des biens?
On pourrait expliquer ces échanges par la notion de besoin. Pourtant, les animaux n’échangent rien au sens strict du terme, ce qui signifie que l’échange est un facteur humain. En effet, tous les hommes ont des besoins semblables et ont besoin des autres pour les satisfaire. C’est pour cela que les échanges reposent sur des intérêts particuliers, et que la facilité à échanger de l’homme serait une composante de sa nature et un facteur d’explication de l’organisation sociale et économique. Mais serait-il correct de limiter les échanges à leur simple dimension économique ? Car s’ils concernent souvent des biens matériels, ils désignent avant tout des relations entre les hommes, et donc le partage de sentiments, d’idées et de valeurs qui ont été le moyen de l’invention d’un monde humain.
Tout d’abord, la plupart des échanges semble concerner des biens matériels.
Comme l’a montré Marcel Mauss dans Essai sur le don, la forme primitive de l’échange est le don dans la majorité des sociétés archaïques : un échange impliquant forcément un certain équilibre, le don est considéré comme en étant un puisque ce que l’on cède et ce que l’on reçoit ont approximativement la même valeur, contrairement aux idées reçues. En effet, un don n’est jamais gratuit, il n’est qu’une forme d’échange implicite qui n’est jamais désintéressé, et qui donne un sens à la conduite du donateur. Tous les biens offerts se font en vue de récompenser des services antérieurs ou bien anticipent des services futurs, ils créent des dettes dont le