L’évasion permet de rompre le cercle étouffant du quotidien. Elle est libération et incarne une force créatrice qui renouvelle l’inspiration et surmonte les déceptions éventuelles. Ainsi nos deux jeunes poètes, ces êtres exceptionnels, insouciants et ouvert d’esprit ont entrepris de s’évader de la civilisation, afin de se rendre en pleine forêt de séquoias. Les deux créateurs désirent s’épanouir dans ce cadre privilégié qui exacerbe sensibilité et imagination. Nos deux jeunes artistes, soudainement frappés par l’inspiration divine, s’engagent chacun dans la rédaction d’une anthologie sur la nature. Un des poètes décide d’écrire en prose tandis que l’autre préfère se fier au sonnet, forme poétique très codifiée. S’ensuit alors une vive discussion sur l’intérêt de s’imposer des contraintes d’écriture.

- « Tout d’abord, tu dois admettre que l’inspiration ne présente pas l’idée revêtue d’une forme, elle donne simplement un schéma qu’il faut réaliser, ainsi les contraintes fournissent une structure dans laquelle l’idée peut s’incarner. La structure apporte alors plus de rigueur et de beauté au poème et par le même biais, la structure permet au poète de répondre aux nécessités de l’art par convention et au goût du public par convenance. Ainsi la forme du poème comme celle de mon sonnet se met au service de son sens et de son expressivité. En effet, les deux quatrains doivent former une unité de sens et s’opposer aux deux tercets contenant une idée autre ou complémentaire et enfin la pointe marque une conclusion ou une chute. »

- « Ton opinion est justifiable, mais le poète, je veux dire le vrai créateur désire qu’il n’y ait aucune enfreinte à sa liberté. Toi qui est un adorateur de Victor Hugo, tu devrais savoir ça, je cite : Il n’y a ni règles ni modèles ; ou plutôt, il n’y a d’autres règles que les lois générales de la nature, qui planent sur l’art tout entier, et les lois spéciales qui, pour chaque composition, résultent des conditions d’existence propres à