Les Mots

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Le rapport à la mort

Quelque temps avant la mort de sa grand-mère, Sartre déclare avoir eu des visions de la mort. Il la voit comme une présence constante dans son existence. Il évoque des moments où il est face à des phénomènes qui la symbolisent : une vieille femme folle et vêtue de noir, une cave obscure qu’il décrit comme un trou de ténèbres, et des apparitions qu’il est seul à voir les nuits avant de pouvoir dormir. Elle semble le persécuter dans toutes ses lectures, attendant qu’il lise pour lui « sauter à la gorge ». L’enfant se sent donc en proie à une influence néfaste, il croit être la victime de la persécution de la grande faucheuse.

         « Je vis la mort. À cinq ans : elle me guettait ; le soir, elle rôdait sur le balcon, collait son mufle au carreau, je la voyais mais je n’osais rien dire. Quai Voltaire, une fois, nous la rencontrâmes, c’était une vieille dame grande et folle, vêtue de noir, elle marmonna sur mon passage : “Cet enfant, je le mettrai dans ma poche”. »

         Pourtant, les manifestations de la mort les plus réelles ne lui font ressentir aucun effroi, ni aucune peine. Les tombes ne l

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