Égalité des chances
L'égalité des chances en tant que valeur sociale est une exigence qui veut que le statut social des individus d'une génération ne dépende plus de caractéristiques sociales, ethniques, religieuses et surtout financières et sociales, des générations précédentes. André Comte-Sponville définit l'égalité des chances comme : « droit de ne pas dépendre exclusivement de la chance, ni de la malchance. C'est le droit égal, pour chacun, de faire ses preuves, d'exploiter ses talents, de surmonter, au moins partiellement, ses faiblesses. C'est le droit de réussir, autant qu'on le peut et qu'on le mérite. C'est le droit de ne pas rester prisonnier de son origine, de son milieu, de son statut. C'est l'égalité, mais actuelle, face à l'avenir. C'est le droit d'être libre, en se donnant les moyens de le devenir. C'est comme une justice anticipée, et anticipatrice : c'est protéger l'avenir, autant que faire se peut, contre les injustices du passé » Allant plus loin que la simple égalité des droits, l'égalité des chances consiste principalement à favoriser des populations qui font l'objet de discrimination afin de leur garantir une équité de traitement. Elle implique que les écarts liés au milieu d'origine soient neutralisés. La qualité du système scolaire est l'un des principaux leviers permettant d'établir l'égalité des chances. En effet, la mission de l'école va bien au-delà de la transmission de savoirs et de valeurs. L'école affirme sa mission sociale d'intégration de tous, mais elle doit faire face aux problèmes sociaux les plus divers : chômage, exclusion, grande pauvreté. Nous verrons dans un premier temps qu'au cœur de l'école moderne se trouve les idéaux d'égalité et de méritocratie et que ces principes sont le fondement même de l'école républicaine. Puis, dans un second temps, nous constaterons que les efforts engagés depuis plus de cinquante ans pour instaurer un égal accès aux études n'a pas engendré une égalité des chances réelle.
I . L'égalité des