'Influence des normes superieures sur la loi française relative a la garde a vue
Introduction :
« Les règles nationales, et en particulier les dispositions françaises, sont-elles à la hauteur des exigences européennes ? » telle est la question posée par Jean-François Renucci suite à l’arrêt Dayanan C/ Turquie du 13 octobre 2009 relativement à la GAV. L’objectif étant de comprendre l’application de la hiérarchie des normes par le biais de l’exemple de la GAV.
La hiérarchie des normes est l’ensemble des composantes d’un système juridique (C°, lois, règlements…) considéré dans leur coordination et fondé sur le principe selon lequel la norme d’un degré doit respecter et mettre en œuvre celle du degré supérieur (structure d’ensemble métaphoriquement nommée pyramide des normes) ; selon le vocabulaire juridique de Gérard Cornu.
Ici, il va être intéressant de mettre en avant le principe de hiérarchie des normes en rapport avec la garde à vue.
Avant 1959, la garde à vue était une pratique non réglementée mais appliquée par la police judiciaire. Le droit commun de la matière est depuis 1993 réglementé par les articles 63 à 65 du Code de procédure pénale (comprenant les articles 63-1 à 63-5). Ce développement législatif est dû au souci croissant de la protection des droits de l’Homme, elle-même imposée par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales (CESDH) signée par la France le 4 novembre 1950 et introduite dans notre droit interne le 3 mai 1974.
Depuis 1993, la loi fixe donc clairement les règles de la garde à vue et rappelle que la dignité, l’intégrité et la santé des personnes doivent être sauvegardées.
Les règles de la garde à vue autorisent un officier de police judiciaire (gendarme ou fonctionnaire de police) à retenir, dans le cadre d’une enquête et durant 24 heures (renouvelables), une personne à l’encontre de laquelle il existe des raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre une