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Cette journée fut fort divertissante. Cela faisait plusieurs mois que je préparais ce somptueux festin en l’honneur du retour de mon ami Joachim. Je me languissais de le revoir après ces quatre longues années passées sans lui. J’appréhendais fortement ce retour car lors de nos échanges épistolaires il me dessinait une Rome morose, insipide, sans grand intérêt, il eslaidissait. Mon père jadis m’avait remplit d’un ardant désir (concupiscence) de découvrir la capitale du monde européen, capitale de la catholicité. Etant enfant avec une folle curiosité je rêvais de la vie tumultueuse qu’il avait là-bas. Aujourd’hui toutes les méditations que j’eus durant ma tendre enfance furent balayés en quelques phrases. Ces nuits froides où j’écoutais mon père me retracer sa pérégrination durant les Guerres d’Italie intensifiait mon imagination et mon engouement.
L’astre du jour illuminait les dorures de la pièce. A travers la fenêtre, on pouvait voir la nature qui rougissait, qui jaunissait et qui se couvrait d'un manteau d'or à la venue de l'hiver.
Nous hésitâmes longtemps sur le lieu où se déroulerait le banquet. Pour un jour si important j'étais à la recherche de la perfection, ainsi la table était divinement décorée. Nous invitâmes une troupe de musiciens (troubadour) pour égayer (dérider nos convives) le banquet. Les discussions, les vers, les rires se mêlaient à chaque note de l’orchestre. Pontus nous invita à nous servir du cerf, des sangliers et des pintades chassés la veille. Les Breuvages enivraient nos esprits délicieusement. Jacques et Antoine échangèrent quelques balements avec de belles pucelles (baissele=jeune fille) qui faisaient tournoyer leurs toilettes. Étienne et Rémy conversaient à propos de leurs derniers vers.
Au moment où l'écume des coupes de champagne començaient à nous faire tanguer, Joachim déterminé se leva pour porter un (salut). Le silence régna et notre attention se porta sur l'invité d'honneur.
« Chers amis, poètes des étoiles.