1789- 1848, Le temps de l’impossible citoyenne
Parmi ces femmes, des figures se distinguent, qui ont parfois partagé le destin tragique de beaucoup d’acteurs de la Révolution : on peut citer Mme Roland, liée aux élites révolutionnaires (mari ministre en 1792) qui tient un salon très actif au plan politique ; plus marginale, Olympe de Gouges, femme de plume, auteure de pièces de théâtre et du texte peu connu en son temps mais souvent cité aujourd’hui : La Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne, rédigée en 1791. Toutes deux sont très engagées dans le tourbillon révolutionnaire, du côté des Girondins, et le paient de leur vie quand ceux-ci sont éliminés en 1793. Elles sont exécutées à l’automne 1793 à quelques jours d’intervalle pour des raisons avant tout politiques (« Oh liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » aurait dit Mme Roland sur l’échafaud). Des femmes citoyennes au plan civil mais sans droits politiques : la Révolution Française reconnaît en effet aux femmes une personnalité civile, elles ont désormais accès aux droits civils, sont admises dans les actes d’Etat civil ; les lois de 1792 sur l’Etat-civil, le mariage (devenu un contrat civil) et le divorce, désormais possible, traitent à égalité les époux. Mais cette législation égalitaire suscite rapidement des critiques de la part de ceux qui s’interrogent sur le désordre des mœurs (les divorces se sont multipliés à Paris). Le Code civil de 1804, tout en