2 Analyse De La Sc Ne 2 L Le Des Esclaves
Scène 2 : La tirade de Trivelin.
Introduction
Lorsqu’il publie L’Île des esclaves, en 1725, Marivaux s’inscrit dans cet esprit de la Régence qui regarde d’un œil critique le long règne de Louis XIV, avec ses conséquences, dont peut-être le goût de l’arbitraire et du pouvoir. Mais Marivaux, s’il s’inscrit dans les Lumières naissantes, n’en est pas pour autant un révolutionnaire. Dans la scène d'exposition, qui précède directement l'extrait que nous allons étudier, Iphicrate et Arlequin, son esclave, ont échoué sur l'île des esclaves, après un naufrage. Arlequin, qui comprend vite le renversement de situation qui s'opère sur l'île, change immédiatement de comportement : il n'obéit plus à son maître et se moque de lui. Au début de la scène 2, Iphicrate et Arlequin rencontrent des insulaires et notamment Trivelin, chargé de faire respecter les lois de l'île. En analysant la tirade de Trivelin, nous nous demanderons comment le nouveau contrat mis en place dans la scène 2 permet à Marivaux de faire réfléchir le public de son temps sur la réalité de son propre système social. Le programme proposé par Trivelin montre bien l’intention des anciens esclaves installés sur l’Île : proposer un « cours d’humanité » aux nouveaux arrivants. Le programme de Trivelin propose un nouveau contrat social, une nouvelle expérience de la société censée faire entendre raison aux anciens maîtres. Trivelin devient une sorte de metteur en scène qui va organiser le renversement des rôles et ainsi donner une dimension carnavalesque à la scène. Derrière la mise en place du théâtre dans le théâtre, nous voyons se dessiner une satire implicite des maîtres.
I: Un nouveau contrat social.
1. Un programme pour guérir les maîtres.
Le projet est formulé autour de plusieurs propositions qui font de cette intervention de Trivelin un véritable et authentique programme : « Nous ne nous vengeons plus de vous, nous vous corrigeons » (l.6-7).
Le premier