3 La psychologie positive
La psychologie positive La psychologie positive étudie les mécanismes qui contribuent à l’épanouissement des individus, mais aussi des groupes sociaux et des institutions.
Ce n’est pas une méthode de développement personnel égocentrique.
Rébecca
Shankland
est maître de conférences en psychologie clinique, dans le Laboratoire interuniversitaire de psychologie, personnalité, cognition, changement social,
EA 4145, Université
Grenoble 2.
Laurent Bègue est professeur de psychologie sociale et directeur de ce même laboratoire. 18
E
n 1796, le médecin anglais Edward
Jenner inocula le premier vaccin contre la variole à son fils, pour le protéger contre cette maladie qui faisait des ravages. Ce faisant, il stimula les « défenses naturelles » de l’enfant. Aujourd’hui, l’efficacité des vaccins est avérée pour lutter contre diverses maladies infectieuses, et les médecins transposent le principe aux maladies mentales : ils tentent de stimuler les « défenses psychiques naturelles » des individus. Ces défenses naturelles contre la dépression, l’anxiété et le stress sont notamment l’empathie, la créativité, le sens de la justice, l’optimisme, la gratitude, qualités qui contribuent à l’épanouissement de l’individu et au bon fonctionnement de la société.
L’année 2000 a marqué un tournant dans le champ de la psychologie avec l’avènement de la « psychologie positive », suite à la proposition de Martin Seligman, de l’Université de
Pennsylvanie et président de l’Association américaine de psychologie, de promouvoir la recherche sur les aspects positifs du fonctionnement humain. On ne considère plus que la santé mentale est simplement caractérisée par une absence de symptômes anxieux et dépressifs ou de trouble avéré. C’est un
état de bien-être permettant de surmonter les tensions inévitables de la vie quotidienne, d’accomplir un travail fructueux et de contribuer à la vie sociale. La psychologie positive recherche les mécanismes qui contribuent au
bien-être