Acceptation de la guerre de 1914
En France, le nationalisme connaît un regain de faveur dans une fraction de la jeunesse (influence de Maurice Barrès, de Charles Maurras, de Charles Péguy). Le chauvinisme est vif dans la petite bourgeoisie; l'esprit de «revanche» anime une partie de l’opinion publique. Toutefois, la flambée nationaliste, alimentée en 1913 par le débat sur la « loi de trois ans» (allongement de la durée de service militaire pour compenser le déséquilibre démographique entre la France et l’Allemagne), est retombée: le succès de la gauche, notamment des socialistes, aux élections d'avril 1914 marque les limites du sentiment nationaliste dans l'opinion française.
Cependant, le courant pacifiste est fragile. Socialistes et syndicalistes brandissent, sans trop y croire, la menace d'une grève générale pour défendre la paix en cas de conflit. Mais la IIème Internationale n'a pas su déterminer des moyens d'action. D'autre part, un doute pèse sur l'attitude éventuelle des sociaux-démocrates allemands: ils recrutent une partie de leurs électorat dans les classes moyennes très chauvines et adoptent une position modérée et patriotique. En outre, à la veille de la guerre, dans toute l'Europe, l'opinion socialiste évolue rapidement en faveur de l'acceptation de la guerre. Certes, du 27 au 30 juillet, ont lieu en France et en Allemagne des manifestations antimilitaristes. Les gouvernements redoutent que les pacifistes entravent la mobilisation.
Mais, dès le 29, le parti social-démocrate allemand renonce à la perspective d'une grève. En France, le