Acte iii scène 5 dom juan
R E P È R E S
L'invitation à souper
• La scène est nettement construite en deux temps, marqués par un changement de décor qui remplace la forêt par l'intérieur du mausolée :
I. Dans la forêt.
1. Liaison avec la scène précédente. Dom Juan donne ses « raisons » à Sganarelle pour ne pas « pacifier toutes choses ».
2. Discussion sur la question de savoir s'il faut ou non entrer dans le mausolée.
II. Dans le mausolée.
1. L'arrivée devant la statue (l. 41-63).
2. L'invitation et sa réponse (l. 64-84). Les trois dernières répliques servent de « sortie ».
Il est difficile de dire pourquoi Dom Juan entre dans le mausolée, et invite la statue à dîner. Dans les deux cas, Sganarelle lui décrit le décor : « le superbe édifice », « la statue du Commandeur ». À l'entendre, Dom Juan obéit à son « envie » (l. 33). Ses explications ne sont apparemment que des sarcasmes (« une visite dont je veux lui faire civilité ») : le défi est clair, et plus net encore à l'intérieur du mausolée. Dom Juan, qui a fait comme si le Commandeur était vivant, moque la grandeur de sa demeure et de sa tenue « d'empereur romain ». Le défi devient insolence : « ce serait mal recevoir l'honneur que je lui fais ».
• Ce mot d'« honneur » n'est pas sans établir un lien avec la scène précédente. Mais plus profondément s'affirme la manière qu'a Dom Juan d'aller au-devant du péril. Un danger est écarté, tout au moins retardé, il s'avance au-devant du suivant. Le refus de « paix » est donc logiquement suivi de la rencontre avec le mort.
O B S E R VAT I O N
Invitation, signe, engagement
• Séduire, c'est conduire hors du (droit) chemin. Dom Juan force la statue à sortir du silence et de l'impassibilité des morts. Il la tente, ainsi qu'en témoigne l'invitation à souper, comme il poussait le Pauvre à jurer, les paysannes promises à revenir sur leur promesse. Dans chaque cas, il tente de s'approprier l'intérêt d'autrui, de lier l'autre à lui-même (« souper