Adieu rimbaud

1348 mots 6 pages
au printemps 1873, quand il écrit "Adieu", la dernière section de sa saison en enfer, Rimbaud n'a que dix-neuf ans. Pourtant c'est "l'automne" de son oeuvre et de son destin qu'il affirme dans ce texte d'une bouleversante authenticité. On a longtemps cru qu'il en constituait un testament et on a du mal à imaginer qu'il ait pu écrire autre chose. Cet "Adieu" est avant tout un adieu à l'enfer, à ce satanisme désespéré de la voyance qu'il congédie d'un trait de plume, fulminant par la même toutes ses errances faites d' utopies et les folies. Il comporte, ce qui est surprenant, deux parties bien distinctes, une première partie qui constitue le bilan assez négatif de la vie de l'auteur suivie d'une seconde partie plus optimiste qui semble s'ouvrir sur une nouvelle histoire, une nouvelle vie possible. A la fin de la première partie, il ferme une parenthèse mais en ouvre une autre aussitôt. Loin d'apparaître résigné, notre narrateur entend poursuivre sa quète spirituelle.
D'un enfer à l'autre
Tout commence par "l'automne, déjà". L'automne qui est la saison du déclin de la nature avant son hibernation est accolé à déjà qui a ici une ambiguité, est-ce une marque de surprise ou celle d'une désolation ? Le doute semble levé avec la présence de la barque, référence mytholoqique au moyen de transport vers les rives de l'enfer. Dans la mythologie, Charon avait pour mission de passer les âmes sur une barque à travers les marais de l'Achéron sur l'autre rive du fleuve des morts, le Styx. Rimbaud, reprend l'image de la barque pour la faire traverser un lieu fait d'immobilité, de brume opaque, blafarde. Cette barque à l'image de l'errance de Rimbaud tourne dans l'eau sans but précis. Le port d'attache rappelle étrangement la ville ouvrière de son enfance, Charleville, peu accueillante, sordide, sale, sanglante. C'est bien là que le narrateur a connu les pires déchéances, les dérives les plus avilissantes. Mais ces qualificatifs pourraient aussi bien convenir à Paris, à Londres ou

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