Aides à boeing
Quand et comment s'achèvera le conflit entre Européens et Américains sur les aides publiques qu'ils versent à leur industrie aéronautique ? Depuis maintenant six ans, ce contentieux Airbus-Boeing empoisonne les relations transatlantiques et, apparemment, les décisions de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) saisie par les deux camps n'y font rien. Pour preuve le rapport préliminaire qu'a rendu, mercredi 15 septembre, cette organisation concernant la plainte des Européens. Chacun estime avoir remporté une victoire, comme en juillet, lors du verdict concernant la plainte américaine.
AIRBUS ET BOEING SE DÉNONCENT MUTUELLEMENT
C'est en 2004 que l'affaire éclate. A l'époque, doublé par Airbus, devenu numéro un mondial, Boeing, avec la bénédiction de Washington, dénonce l'un des modes de financement de son concurrent européen: les avances remboursables. Ce système, instauré en 1992 avec l'accord des Américains, permet aux quatre "pays Airbus" (la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Espagne) de participer au financement d'un nouvel avion en accordant des avances remboursables. Leur montant peut couvrir jusqu'au tiers du programme. Les Etats-Unis saisissent alors l'OMC. Il s'agit, par cette plainte, de couper une des sources de financement d'Airbus pour son futur avion – l'A350XWB, un long courrier attendu pour 2013 et qui concurrencera le 787 Dreamliner de Boeing.
L'Europe réplique à son tour en contestant les subventions reçues par l'avionneur américain via le Pentagone ou la Nasa.
Déposés quasi en même temps, à trois semaines d'écart, les dossiers n'ont pas avancé au même rythme, la plainte américaine étant jugée plus rapidement. Un rapport préliminaire était publié dès septembre 2009 et le rapport définitif en juin 2010. Dans un document de 1000 pages, l'OMC demande à l'Union européenne (UE) de supprimer certaines subventions à l'exportation mais elle n'a pas donné raison aux Etats-Unis sur la totalité