a plupart des grandes métropoles régionales ont donc une localisation périphérique par rapport à Paris : le fond des grands estuaires a fixé des villes ports (Nantes, Bordeaux, Rouen avec leurs avant-ports, Saint-Nazaire et Le Havre) ; Lyon n'a cessé d'exploiter son rôle de carrefour, auquel se sont jointes des fonctions industrielles qui en font, après Paris, une vraie métropole internationale ; Marseille a monopolisé l'activité portuaire de la façade méditerranéenne et le port a pendant longtempsfécondé la ville. Si au siècle dernier, l'industrie a été un puissant facteur d'urbanisation, conduisant à une dissymétrie Est-Ouest du semis urbain français, aujourd'hui ce sont les noyaux urbains déjà existants qui grossissent en agglomérations polynucléaires, infiltrant le tissu rural suivant des directions privilégiées : couloirs fluviaux, littoraux, grands axes de transport. B. Les villes organisent le territoire Chaque ville, quelle que soit sa taille, peut développer des activités spécialisées, cultiver ainsi sa différence dans la division fonctionnelle du travail. Elle s'affranchit par là de la tutelle de la ville, ou des villes, de rang supérieur. À l'armature urbaine du territoire, constituée de villes hiérarchisées encadrant les campagnes, succède aujourd'hui un jeu complexe d'échanges directs croisés entre les villes de tous rangs. Réalitéque recouvre le concept de « réseau urbain », lequel suggère l'existence d'interrelations, de flux de diverses natures entre les villes. Les interdépendances entre les villes sont d'ailleurs si grandes, le destin de chacune si lié à l'ensemble, comme l'ensemble à chacune, que les géographes parlent aujourd'hui de « systèmes de villes ». Dans cette logique, les villes qui sont les carrefours des réseaux de communication et d'information voient leur rayonnement se renforcer à la tête des réseaux urbains régionaux et surtout au niveau européen. Autour des métropoles provinciales se sont organisés des réseaux urbains plus ou