Albertine et la mer

4458 mots 18 pages
Explication de texte

Albertine(s) et les mers, c’est sous ce titre que nous placerons le premier temps de notre étude. Titre étonnant puisque le nom d’Albertine ne figure nullement dans ce passage (non plus d’ailleurs que dans le suivant) ; titre bienvenu si l’on suit notre thèse, à savoir que les mers nous annoncent et nous rappellent des souvenirs et des « savoirs ignorés » concernant Albertine : une anamnèse se met en branle, ici, sous nos yeux, dans l’auto dissemblance de la mer. « Invariablement, c’est dans un paysage minutieusement circonscrit par l’auteur, que se montre pour la première fois le personnage proustien. Dès le moment où il y apparaît, ce lieu, s’associant à lui, lui donne une note aussi distincte et reconnaissable qu’un leitmotiv wagnérien. Sans doute, par la suite, le personnage réapparaîtra ailleurs. Mais il ne cessera d’être lié au site primitif dans notre mémoire. » Albertine, on le sait, est apparue sur la plage, « fillette » parmi les fillettes, dans une épiphanie des « mouettes », sa « note » est indissolublement liée à la mer. De cette contiguïté originaire, Albertine reste à jamais marquée : elle est et demeure changeante comme la mer. Mais, plus encore, si la mer donne le thème et le ton, la « couleur » d’Albertine, celle-ci déteint aussi sur celle-là, et nous nous efforcerons de le montrer.
Le héros veut se distraire de son envie d’Albertine- que fait-il ? A défaut d’Albertine, son regard plonge dans la mer. Ainsi, voulant se libérer d’une envie d’Albertine, il trouve pour substitut la mer qui est précisément le thème albertinien et l’arrière-plan de son apparition. La mer est celle « de ce jour-là » , « les mers, d’un jour à l’autre étaient rarement les mêmes », ce singulier pluriel n’est pas sans cause : de la mer nous savons que, jadis, c’est du moins ce que prétend le narrateur, il ne percevait pas la nature protéenne ; sa clairvoyance nouvelle, et limitée, autorise ce pluriel. La mer lui est, par l’intermédiaire d’Elstir,

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