Allemagne culture et gestion
Culture et gestion en allemagne : la maChine « bien huilée »
Christoph I. Barmeyer1 et Éric Davoine2
Résumé. Ce chapitre, conçu en deux parties, présente d’abord les grandes caractéristiques du modèle de gestion allemand puis présente à partir de plusieurs cas les principaux incidents critiques observés dans les interactions interculturelles entre Français et Allemands. Hofstede a appliqué au modèle de gestion allemand la métaphore de la « machine bien huilée ». Ce modèle se caractérise par une distance hiérarchique faible et une réduction d’incertitude forte, par une pratique de la concertation et une gestion plutôt « horizontale » valorisant les compétences techniques acquises dans l’entreprise. Dans la première partie, nous montrons comment ce modèle de gestion est produit et reproduit dans un contexte culturel et institutionnel spécifique, en lien avec un modèle de capitalisme, les spécificités du système
1. Christoph I. Barmeyer détient un doctorat en management interculturel de l’Université de la Sarre (Allemagne). Il est professeur à l’École de Management de Strasbourg/Université R. Schuman (France) et chercheur au CESAG. Il est responsable de la spécialisation Gestion des ressources humaines. Ses intérêts de recherche portent sur la gestion interculturelle, la gestion franco-allemande et québéco-allemande. Il est auteur de plusieurs articles universitaires et de livres, tels que Interkulturelle Personalorganisation (1998) et Management interculturel et styles d’apprentissage. France, Allemagne, Québec (2007). 2. Éric Davoine détient un double doctorat en sciences de gestion des universités de Freiburg (Allemagne) et de Lyon. Il est professeur ordinaire à l’Université de Fribourg (Suisse). Ses intérêts de recherche portent sur l’interculturel, la gestion internationale des ressources humaines et sur les comparaisons France-Allemagne-Suisse. Il est auteur de nombreux articles universitaires et de livres sur le sujet, tels que Management