Amor fati, nietzsche
Friedrich Nietzsche, Le gai savoir
« Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » avait écrit Friedrich Nietzsche dans son Crépuscule des Idoles, en 1888. Ce philosophe Allemand du XIXe siècle transmet l’idée que cet Amor fati, ou amour du destin, c’est l’amour pour un projet, pas pour autrui ; c’est le fait de choisir d’aimer le destin. Autrement dit, aimer ce que la vie va apporter, ou savoir vivre la maladie, abandonner toute peur et vivre dangereusement, chercher en toute chose ce qu’il faut surmonter, sans que cela soit une résignation que l’on subit, sans se battre contre ce qu’il nous arrive. D’où « Je ne ferai pas de guerre contre la laideur » : Nietzsche ne veut pas faire la guerre aux faibles, à la foule, ce qui est vulgaire (donc ceux qui n’ont pas la notion de l’Amor fati), car en ce cas il devra accuser quelqu’un ou quelque chose, ce qu’il ne voudra pas faire non plus. « Je n’accuserai même pas les accusateurs » : il ne dira rien de ceux qui suivent les commandements à la lettre, tels que « tu ne tueras point », ou les personnes tenant le genre de discours « vous n’êtes pas assez vertueux, pas assez moraux ». Seulement tourner la tête, trouver une possibilité du nouveau, « que regarder ailleurs soit [son] unique négation ». Nietzsche veut aimer ou en tout cas accepter les côtés jugés négatifs de la vie tout autant que ceux décrits comme étant positifs. Tout cela pour « n’être qu’un homme qui dit oui », retourner au début, suivre le cycle. Mais l’Amor fati serait-il la seule forme de l’amour menant au bonheur ?
Nietzsche affirme qu’il ne veut pas faire la guerre au laid. Mais dans Mort parce que bête, un recueil de