Anal Droit4 5
Jean·Claude
MAESTRE
chargé de cours à la Faculté de Droit et des Sciences économiques de rUniversité de Madagascar.
Concevoir et aménager une fonction publique ont été des tâches prioritaires et ardues pour les Etats ayant récemment accédé à l'indépendance (1). Certes, le terrain sur lequel il fallait bâtir, n'était pas entièrement vierge puisque la puissance coloniale avait implanté une administration qui aV'ait, au moins, le mérite d'exister. Mais cet héritage ne pouvait être accepté - ici encore - que sous bénéfice d'inventaire.
L't fonction publique coloniale présentait en effet des caractéristiques qui imposaient aux nouveaux gouvernants une refonte totale. En eHet, la plupart des cadres venaient de la métropole et rares étaient les autochtones qui avaient pu accéder à des fonctions d'autorité. Les
Etats nouveaux étaient placés devant un délicat dilemme : ou par un légitime eHort de récupération de tous les emplois, substituer aux fonctionnaires étrangers des nationaux avec le risque de désorganiser les services, ou bien conserver les anciens agents, ce qui psychologiquement n'était pas S8ŒlS inconvénient '(2). En outre, le rôle de la fonction publique coloniale était bien délimité. Elle était un outil précieux non seulement pour faire fonctionner les services publics mais également pour encadrer la population et même favoriser le peuplement f"uropéen (notamment par les avantages finauciers consentis à ceux qui acceptaient de s'expatrier). De plus, le champ d'action de l'adminis(1)
(2)
Sur ces difficultés, v. F. GAZIER, Les problèmes de radministration publique dans
A. GLOBERSON, les pays en voie de développement, Civilisations, 1961.143 Quelques réflexions sur les diflicultés de radministration publique dans les pays en voie de développement, Revue Adm. 1965. 101; M. PÉPY, Les Etats Africains et leurs problèmes, Cours à l'I~KP., 1964-1965, Fasc. 3, p. 341 et s. ; L'admin~tration publique dans