Analyse comparative de différentes mises en scéne de beckett
Quelles mises en scène privilégient la dimension tragique ?
La première mise en scène de Roger Blin, sur ina.fr, est celle qui privilégie le plus la dimension tragique de la pièce. Cet aspect tragique, est tout d’abord mis en avant grâce au jeu des couleurs.
En effet, toute la pièce est en noir et blanc et il n’y pas presque pas d’éclairage. On a ici à faire à une atmosphère sombre et lugubre, ce qui instaure dès le départ, une idée d’angoisse et d’inquiétude. Le noir et blanc accentuent l’idée de quelque chose de glauque et de sinistre. En outre, on remarque aussi que l’espace semble clôturé, restreint ; ceci est du à la présence des murs que l’on voit sur chaque plan. Ce cadrage, incluant les murs, donne aux spectateurs une impression d’enfermement, de clôture et d’asphyxie ; ce qui accentue une fois de plus, l’idée d’angoisse et de stress.
De plus, au niveau des comédiens eux-mêmes, on note qu’ils parlent sur un ton monotone, avec peu d’intonation, on a l’impression qu’ils sont fatigués, abattus et affaiblis, voire même anéantis. Ils ont les yeux dans le vide, surtout Clov ; les yeux grands ouverts mais ils regardent dans le vide et ne se regardent pas entre eux lorsqu’ils se parlent. Ils sont inertes, souvent immobiles. On a donc vraiment la sensation que rien n’a plus d’importance pour eux, qu’ils sont de toute façon destinés à mourir. On observe donc ici ce sentiment de fatalité, propre au registre tragique. On note également que leurs habits sont vieux, usés et troués.
La mise en scène de Charles Berling, celle sur youtube, comporte elle aussi de nombreux éléments inhérents au tragique. On y retrouve par exemple l’idée d’enfermement avec la présence des murs et l’idée de pauvreté avec les vêtements troués. Mais ici, Hamm apparaît beaucoup plus autoritaire, il s’énerve, crie et est presque menaçant vis à vis de Clov. Ce dernier paraît donc quand à lui soumis, il renvoie à l’image d’un petit enfant