Analyse de "La destruction"
Sans cesse à mes côtés s'agite le Démon ;
Il nage autour de moi comme un air impalpable ;
Je l'avale et le sens qui brûle mon poumon
Et l'emplit d'un désir éternel et coupable.
Parfois il prend, sachant mon grand amour de l'Art,
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes.
Il me conduit ainsi, loin du regard de Dieu,
Haletant et brisé de fatigue, au milieu
Des plaines de l'Ennui, profondes et désertes,
Et jette dans mes yeux pleins de confusion
Des vêtements souillés, des blessures ouvertes,
Et l'appareil sanglant de la Destruction !
Analyse :
Ce poème est un sonnet, avec des rimes croisés. Le poème est très sombre, on peut le voir avec le vocabulaire employé, « Démon » v1, « brûle mon poumon »v3, « infâmes »v8 ainsi que le dernier vers « Et l'appareil sanglant de la Destruction ! ». On peut aussi constater que le Démon a de l'effet sur le poète, « Il me conduit », « et jette » : le Démon influe sur le poète, on note aussi une référence biblique avec les allitérations en "s" v.1 ; 7 ; 13-14 : référence au Démon qui est caractérisé par le serpent dans la Bible.Il y a aussi, point d'exclamation final qui nous montre la fatalité. Dans le dernier tercet, le poète parle d'un instrument de tortue, d’exécution comme la guillotine par exemple. L'importance du Démon montre le goût du poète pour le malheur et l'autodestruction, on le voit au vers 9 avec « loin du regard de Dieu » , « Destruction » qui est le dernier mot du poème et aussi le titre. On le voit aussi dans les rimes, « Démon => poumon », « Confusion = Destruction », champ lexical de la mort et de la souffrance est aussi présent : « infâmes »v8, « souillés »v13, « blessures »v13, « Destruction