Analyse de texte: proust un amiour de swann la disgrâce de swann
p.132 ; ‘Et quand la voiture…’ p.134 :’détacher Odette de lui’
Introduction et enjeux
Ce passage se situe au moment où Forcheville s’est introduit au salon Verdurin, et ou le prestige de Swann décline fortement, au point qu’une sortie à Chatou a lieu sans lui, et qu’Odette y sera également.
Juste après le choc de cette disgrâce, Swann a une première réaction saine et rationnelle, dans laquelle l’emporte la lucidité et la colère. Cependant, déjà dans le texte apparaissent les fissures qui annoncent la fragilité de ses affirmations péremptoires, les signes de la maladie amoureuse et des premières atteintes du mal.
Structure
Le texte se divise aisément en deux parties, justifiées par le changement de point de vue, qui zoome sur Swann. Jusqu’ à ses ridicules, sa sottise, son ignominie, il y a un point de vue interne à Swann, mais comme encore un peu extérieur.
Dès Il se représentait, on entre dans un type de discours intériorisé très particulier, dans lequel Swann est censé parler à voix haute, mais qui est sa voix intérieure s’imaginant la sortie à Chatou, discours dans lequel dominent l’imparfait et le conditionnel présent et presque entièrement constitué de modalisation (son dégoût pour Odette et les Verdurin). A cette représentation féroce et lucide, se superpose à la fin du texte et très subtilement de petites touches de commentaires sur Swann s’analysant (méta-analyse) par le Narrateur, qui vont clore en douceur la fin du monologue de Swann.
Analyse
I. La scène est introduite par une remarque du cocher montrant l’altération physique de Swann due à cette disgrâce soudaine. La phrase de son retour par le bois est hachée : il voulait marcher et ce fut à pied, par le Bois, qu’il rentra. Il parlait seul, à haute voix, …entrecoupée comme le sont ses pensées. Le commentaire du Narrateur, d’un ton un peu factice, comme lorsqu’il chantait les louanges des Verdurin, semble un