Analyse de l’affiche «retour à la normale» - 2 juin 1968. (mai 68)
Sur un placard d’environ 50X 70 cm des moutons, la tête basse se dirigent de droite à gauche. Ils vont dans la direction opposée (gauche/droite) à celle que suit le spectateur qui lit le texte inscrit dans le haut de l’image : RETOUR /À LA NORMALE…Le rédactionnel et les ruminants sont dessinés en réserve sur le fond uniforme de l’affiche, traitée en sérigraphie.
Le contexte socio-politique est facile à préciser. Le pouvoir gaulliste est à bout de souffle ; le modèle de société qui se dessine (après les « Trente Glorieuses » Les Trentes Glorieuses ne correspond plus aux valeurs traditionnelles
Le support de médiation. Ces affiches sont en vérité des affichettes. Faciles à transporter et à coller ; leur technique de fabrication (la sérigraphie), en fait des placards peu coûteux. Ces caractéristiques définissent ces images comme des objets de propagande militants crédibles, puisqu’il est patent que nous avons là des manifestes « pauvres », c’est-à-dire non compromis avec de quelconques relais capitalistes. L’aspect volontairement fruste de ces placards ajoute à leur efficacité dans la mesure où l’urgence interdit toute finasserie stylistique.
Les contextes culturels. On regroupera sous ce vocable certains codes signalétiques, mais aussi les données sémantiques, rhétoriques, iconologiques qui informent peu ou prou l’intelligence de cette image.
Le message écrit.
En regard du dessin, le texte « RETOUR A LA NORMALE se présente comme le fin mot de l’image ; mais, aussi, comme la variante d’une série d’expressions toutes faites : Retour à la case départ/ Retour à l’ordre/Retour au bercail
Ce troupeau qui revient au bercail est perçu par le lecteur comme étant affligé d’un comportement stupide, pour tout dire « moutonnier ». Il renvoie à ces conduites aveugles dont Rabelais, avec