Analyse du rapport de la banque mondiale sur le développement dans le monde de 2012
Depuis les années 1990, les conférences internationales ont de plus en plus souvent porté sur le droit des femmes. Le cadre international a consacré, lors de la conférence de Beijing en 1995, l’émergence du concept de genre, qui fait référence à un ordre structurel ou social au sein duquel les ressources et le pouvoir économique, politique et culturel sont inégalement répartis (Moghadam et Senftova, 2005). Il a mis en évidence les inégalités entre les hommes et les femmes et la hiérarchie des relations sociales ainsi que la nécessité de définir des politiques prenant en compte ces éléments. En 2000, s’est tenu le Sommet du Millénaire des Nations Unies, au cours duquel ont été adoptés les objectifs du Millénaire pour le développement. L’Organisation des Nations Unies a ainsi fait de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes un objectif à atteindre pour l’année 2015. Dans une certaine mesure, cela a été efficace : les progrès réalisés au cours de ces 25 dernières années ont été sans précédents. Dans de nombreux pays en développement, la situation s’est améliorée et ce, à un rythme beaucoup plus rapide qu’à l’époque à laquelle les pays actuellement riches étaient plus pauvres. Les filles et les femmes ont gagné du terrain dans le domaine de l’éducation, de la santé, de leurs droits et de l’accessibilité aux emplois et aux moyens d’existence. Aujourd’hui, plus de pays que jamais consacrent de manière explicite les principes d’égalité et de non-discrimination entre les hommes et les femmes et la représentation parlementaire féminine est à son plus haut niveau.
Cependant, cette incroyable progression reste très inégale. Elle n’a pas atteint l’ensemble des femmes de la même manière et les moins touchées sont celles qui sont pauvres, vivant dans un lieu isolé ou appartenant à un groupe minoritaire. De plus, le contexte international actuel, marqué par la mondialisation néolibérale et par une instabilité