Analyse filmique de la Controverse de Valladolid (Arte vidéo, chap. 13 et 14, 7mn environ) En 1550, à la demande de Charles Quint une confrontation se tient dans un couvent à Valladolid. Le sujet de cette controverse : les Amérindiens sont-ils des créatures de Dieu ? Elle oppose le philosophe Sepùlveda au dominicain Las Casas, défenseur des indiens, en présence du Cardinal Roncieri, légat du Pape. Dans cet extrait, le légat a fait venir dans le couvent des bouffons et acrobates de la cour d’Espagne pour voir si les Amérindiens sont capables de rire. Rire, comme le dit le cardinal, en se fondant sur une citation célèbre d’Aristote, « n’appartient qu’à l’homme »1. Si les Indiens ne rient pas, ils appartiennent donc à une autre espèce. Pour exploiter la séquence filmique : passer deux fois la séquence filmique en demandant aux étudiants de répondre à trois questions : Quelle réalité culturelle du rire est ici mise en scène ? Qui ne rit pas dans cette séquence ? Pourquoi ? Qui rit ? Donnez la signification du rire.

Pour obtenir les photogrammes du film sur lesquels s’appuie cette analyse, merci d’envoyer un courriel en utilisant votre adresse académique à sebastien.lutz@ac-strasbourg.fr

I)

Une réalité culturelle : les bouffons de cour

Image 1 : plan d’ensemble sur l’arrivée des bouffons. Leur entrée est solennelle : la caméra fait un travelling arrière ; le roi et la reine d’Espagne sont précédés par un mini-cortège, un aboyeur crie : « Faites place à leurs majestés » et la bande sonore intradiégétique fait entendre une trompette qui appuie l’arrivée imminente du roi. L’effet comique est immédiat : il naît du décalage entre la solennité de l’arrivée et le côté grotesque des acteurs qui incarnent le roi et la reine puisqu’il s’agit de nains, stéréotypes des bouffons de cour. Ils sont accompagnés de fous du roi, reconnaissables à leurs habits multicolores et à leurs chapeaux à grelots. Personne ne rit cependant à leur arrivée en raison de la situation