Analyse les tragiques d'aubigné
Dès le premier vers en alexandrin, le poète annonce clairement et solennellement son intention : "Je veux peindre la France une mère affligée" :
- Le terme "peindre" suppose bien une construction progressive, à la manière d'un tableau
- L'expression "mère affligée" met bien en valeur l'ambivalence du thème : la France est à la fois "mère" (et le texte va développer cet aspect protecteur et nourricier) et "affligée" ce qui annonce déjà le thème de la peine et de la violence. à Ces deux aspects vont être largement développés dans le texte et vont contribuer à étoffer l'allégorie.
A. L'image de la mère nourricière
• Relevé du champ lexical correspondant
• Le sein est ici une synecdoque de la mère nourricière
B. Le registre de la violence physique
• relevé du champ lexical correspondant
• Les sonorités rendent bien l'idée du déchirement : - Vers 8 : "Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux" (opposition entre les dentales dures [d] et les assonances douces [u]) - Vers 12 : "Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui" (opposition entre les allitérations de début de vers en [d] et en [t] et l'allitération en [s] de la fin) - Vers 18 : "si bien que leur courroux par leurs coups se redoublent" (le redoublement des coups est mimé par les assonances en [u] et les allitérations en [k] et [r].
C. L'union des 2 thèmes dans la prosopopée finale
Les 2 lexiques se rejoignent dans une horrible union formulée dans les paroles de la France à la fin (vers 31 à 34) : l'union du sang et du lait
- "Vous avez (…) ensanglanté / le sein qui vous nourrit" : v. 31-32 : association mise en valeur par l'enjambement.
- "Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture" v. 34
TRANSITION
L'allégorie de la mère affligée frappe l'imagination par la violence des images du combat entre 2 frères. Si l'on ressent autant cette violence, c'est que l'auteur ne néglige pas les procédés d'amplification.
II - LES PROCEDES