Analyse musicale Pierrot lunaire
Introduction :
Arnold Schoenberg (1874-1951) est autrichien. C’est un compositeur révolutionnaire du début du XXème siècle : il est l’inventeur du dodécaphonisme, un nouveau langage musical fondé sur les 12 sons de la gamme (dodéca= 12) et non plus sur les lois de la consonance et les 7 notes de notre système occidental traditionnel. Pierrot Lunaire annonce les œuvres dodécaphoniques de Schonberg, par l’utilisation importante des 12 sons de la gamme chromatique, les effets de « dissonance » qui en résultent et l’utilisation de l’atonalité. Avec cette œuvre Schoenberg se démarque dès 1912, des compositeurs postromantiques de son époque.
1) Le texte.
Il est extrait d’un recueil de 50 poèmes d’Albert Giraud traduit en allemand. Schoenberg en a choisi 21 pour les mettre en musique et les a organisés en 3 parties de 7 poèmes. Les poèmes évoquent l’univers de la lune, de Pierrot, dans une atmosphère ténébreuse, trouble, de profonde nostalgie de chaos tragique. L’œuvre a été écrite à la demande d’une actrice de cabaret, Albertine Zehme, qui créa le rôle.
2) Le style-le genre.
Pierrot Lunaire est une œuvre de musique savante, profane. Une voix de femme accompagnée par un ensemble instrumental déclame des poèmes : c’est un mélodrame (mini-opéra).
3) La formation.
Petite formation instrumentale et vocale comprenant 8 instruments joués par 5 musiciens et une voix de soprano.
4) La voix, les instruments.
Outre l’atonalité, la 2ème grande révolution musicale du Pierrot Lunaire est l’emploi du Sprechgesang, qui signifie « parlé-chanté » en allemand. C’est une façon de déclamer un texte qui se situe entre la voix parlée et chantée. Le rythme de la partition doit être respecté avec précision, et chaque note de la mélodie doit juste être « lâchée » pour une montée ou une chute. La nature du son vocal a une grande importance. Schonberg a tenté d’intégrer le timbre de la voix parlée au tissu instrumental.
Les instruments : piccolo ou flute, clarinette,