NORTEADO, Rigoberto Perezcano

Carlos Reygadas cinéaste mexicain, auteur du film, nous plonge dans une histoire où
Andres, un jeune fermier, rêve, comme nombre de ses compatriotes, de traverser la frontière qui le sépare de l’Eldorado américain. Film atypique, long métrage à dimension dramatique, mélancolique mais aussi comique, il visite une multitude genres cinématographiques. Nous verrons comment le thème de l’immigration illégale est traité, nous analyserons la façon de filmer du réalisateur et comment il parvient à emporter le spectateur au coeur du personnage principal. Les séquences d’ouvertures du film qui montrent le voyage d’Andrés sont trés minimalistes, et pourtant nous sommes tout de suite plongés au coeur du film. Composées de plans de paysages, trés lents et mélant couleurs chaudes et couleurs froides, elles se rythment par des répétitions et différentes sensations du personnage qu’on peut imaginer en observant son allure et son rapport d’echelle par rapport au milieu naturel qui l’entoure, jusqu’à arriver sur la grande question du film qui tourne autour du mur bati entre Nord et Sud.

De même, le portrait tragi-comique d’Andres : un migrant bloqué à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, nous transporte directement dans l’histoire. Andrés n’a rien d’un héros charismatique, c’est un personnage en pleine faiblesse, il témoigne du désespoir et de la necessité de sa démarche. L’organisation du film est comme là pour nous faire vivre la vie d’Andres. Nous vivons un écoulement temporel presque linéaire et partageons presque exclusivement le savoir d’une personne. Les jeux du cadrage renforcent la volonté de ne plus vouloir quitter Andres des yeux, de vivre avec lui la difficulté à franchir les limites et avec lui le fait de ne pas avoir accés à l’extériorité. La technique du comique de répetition renforce encore plus cela, où le même homme est mis en scène avec la même adversité qui effectue la même tentative à