Analyse philosophique niveau terminale sur stuart mill
STUART MILL
À côté des auteurs cohérents, on trouve une autre catégorie de commentateurs qui, sans avancer explicitement un critère moral, passent directement du constat de ce que la nature fait à l'énoncé de ce que nous devons faire, ce qui est assurément une faute grossière. Un des exemples les plus courants de ce genre de raisonnement consiste à sauter du fait que : « chaque personne cherche naturellement à préserver sa vie », à la prescription où loi d'après laquelle : « chaque personne doit chercher à préserver sa vie ». On passe ainsi directement de l'observation d'un fait psychologique (dont on peut dire qu'il est « naturel ») à la formulation d'une obligation morale précise. Le raisonnement en question est très séduisant, probablement parce que tant la prémisse que la conclusion contiennent un élément important de vérité ; mais il n'est pas du tout satisfaisant du point de vue de la logique. Si on généralisait cette façon de raisonner, on devrait également admettre le passage de la proposition descriptive que « chaque personne cherche naturellement à se venger lorsqu'elle a été offensée », au commandement : « chaque personne doit se venger lorsqu'elle est offensée ». Or c'est une des prescriptions les plus incontestables de toutes les morales que dans la plupart des cas on ne doit pas se venger. Les propositions du genre « chaque homme cherche naturellement à préserver sa vie » décrivent certaines pulsions naturelles ou instinctives sans doute très utiles pour la survie de l'espèce humaine. Mais on ne peut pas, directement, en « déduire » les lois de la morale puisque le but de la morale (du Droit naturel en l'occurrence) est précisément de nous indiquer les cas où il faut aller contre ces pulsions.
Corrigé : Le corrigé cherche à clarifier le texte. Ainsi les termes ambigus tels que « nature », ou « faute » sont analysés. Par ailleurs, tous les termes techniques liés à la