analyse texte
Elevé dans un milieu bourgeois, cultivé et marqué par un entourage féminin, Proust se lance d'abord dans des études de droit, puis de lettres, pour finir par intégrer le milieu artistique et mondain de
Paris. Là, il entame une carrière de journaliste chroniqueur, voyageant en Europe, travaillant à ses heures à un roman qui semble ne jamais pouvoir s'achever : A la recherche du temps perdu, écrit entre 1908 et 1922 soit sept tomes, dont les trois derniers paraitront après la mort de leur auteur.
« Un amour de Swann », court et indépendant du reste de l'œuvre, deuxième partie de « Du côté de chez Swann », est souvent publié séparément. Proust y délaisse la première personne, le personnage principal étant Charles Swann (bien qu’on ne puisse douter qu’il soit un alter ego de l’auteur).
Ce sont les hauts et les bas sentimentaux, les méandres de la psychologie, l’intensité des émotions de ce personnage, que Proust tente de saisir et de décrypter en plus de 250 pages.
Swann rencontre Odette, qu’il ne connaît pas ou peu et qui l’introduit chez les Verdurin, bourgeois parvenus, véritables entremetteurs qui forment autour d’eux « un clan » dont les réunions seront le socle de la relation naissante de Swann et Odette.
Cette fille, qu’il décrit lui-même comme « banale », « pas son genre » et intellectuellement et culturellement bien faible par rapport par lui, semble l’admirer, l’idolâtrer. Et Swann prend plaisir à se faire son Pygmalion, à la plaindre mièvreusement. On ne sait alors s'il l’apprécie pour sa simplicité, ce qu’elle pourrait devenir grâce à lui ou encore parce qu’il sait justement qu’elle ne sera jamais telle qui le désire. Mais cet homme, détaché et presque méprisant parfois, se trompe alors s'il croit être totalement maître de ses sentiments, car cette banalité, devient une nouveauté, le centre de ses attentions. Tout semble se cristalliser autour d’elle, et c’est un beau jour qu’en étant pris par sa