Analyse d'un extrait de l'assommoir d'emile zola
Perdue dans la cohue du large trottoir, le long des petits platanes, Gervaise se sentait seule et abandonnée. Ces échappées d'avenues, tout là-bas, lui vidaient l'estomac davantage ; et dire que, parmi ce flot de monde, où il y avait pourtant des gens à leur aise, pas un chrétien ne devinait sa situation et ne lui glissait dix sous dans la main ! Oui, c'était trop grand, c'était trop beau, sa tête tournait et ses jambes s'en allaient, sous ce pan démesuré de ciel gris, tendu au-dessus d'un si vaste espace. Le crépuscule avait cette sale couleur jaune des crépuscules parisiens, une couleur qui donne envie de mourir tout de suite, tellement la vie des rues semble laide. L'heure devenait louche, les lointains se brouillaient d'une teinte boueuse. Gervaise, déjà lasse, tombait justement en plein dans la rentrée des ouvriers. A cette heure, les dames en chapeau, les messieurs bien mis habitant les maisons neuves, étaient noyés au milieu du peuple, des processions d'hommes et de femmes encore blêmes de l'air vicié des ateliers. Le boulevard Magenta et la rue du Faubourg-Poissonnière en lâchaient des bandes, essoufflées de la montée. Dans le roulement plus assourdi des omnibus et des fiacres, parmi les haquets, les tapissières, les fardiers, qui rentraient vides et au galop, un pullulement toujours croissant de blouses et de bourgerons couvrait la chaussée.
L'analyse (Qui cherche à montrer l'inégalité sociale riche/pauvre) :
Ce texte est un extrait du roman L'Assommoir (1877) d'Émile Zola. C'est un texte de genre narratif et de registre réaliste, ainsi que pathétique. Nous avons trouvé cet extrait sur le site http://christian.mathis.club.fr/assommoir.html qui propose plusieurs extraits de l'Assommoir. Celui-ci est un extrait du Chapitre XII. Il raconte l'histoire de Gervaise Macquart (l'héroïne de l'Assommoir. Elle est boiteuse et, avec ses deux enfants, a suivi son amant Lantier à Paris. Mais il la quitte, elle