Analyse d'oeuvre: « Die Nacht » de Max Beckmann

Le document qui nous est présenté est une reproduction d'un tableau de Max Beckmann, intitulé « Die Nacht » que l'on peut traduire par « la nuit », réalisé entre 1918 et 1919, c'est un huile sur toile de 133cm par 154cm, conservée Dusseldorf. Max Beckmann né en 1884, en allemagne côtoie les peintres de la nouvelle objectivité et en devient l'un des principaux acteurs. Au côté de Georges Grosz et Otto Dix, ils reprennent à la fois les codes de représentation expréssionnites et les dénonciations dadaïstes en donnant une représentation du réel marquée par les évènements de la guerre et les connotations que renvoie le cinéma expressioniste. Fortement marqué par la première guerre mondiale auquel il participa en tant qu'infirmier, l'oeuvre de Max Beckmann s'inscrit dans un réalisme sordide violent et misérabiliste qui se veut le reflet de cette époque troublée.
Nous verrons comment se traduit cette violence sur la toile et ce que nous ressentons en tant que spectateur, comment elle s'opère et comment Max Beckmann transforme la réalité en un théatre où se joue une parabole éternelle: l'impuissance de l'homme face à une société en proie à la guerre et à la violence.

Le tableau de Beckmann représente une scène de violence subie par une famille (le père, la mère et la fille), de la part d'un groupe d'homme et une femme. La scène se déroule dans une pièce mansardée, meublée avec une fenêtre, une table, un phonogramme et deux bougies. Au premier plan au centre une femme de dos, jambes écartées, mains liées, vêtue d'un corset bleu déchiré qui laisse voir son dos et ses fesses, des bas rouges et une chaussure noire. A sa gauche, le père de famille drapé est pendu avec un foulard à une poutre par un homme à demi dissimulé. Un autre homme lui tord le bras accroupi sur la table. Derrière ces personnages se tient une femme rousse dont les cheveux sont relevés en chignon. A droite du personnage central un homme couvert