Analyse zone d'apollinaire
Erigée en 1889 à l’occasion de l’Exposition universelle, elle est alors toute jeune et suscite encore une certaine réprobation dans les milieux conservateurs. On pense à la pétition appelant à sa destruction et signée par Daudet mais aussi Maupassant ou Zola : « Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la beauté, jusqu'ici intacte, de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l'art et de l'histoire français menacés, contre l'érection, en plein cœur de notre capitale, de l'inutile et monstrueuse tour Eiffel, que la malignité publique, souvent empreinte de bon sens et d'esprit de justice, a déjà baptisée du nom de Tour de Babel ».Au contraire, pour les tenants d’une esthétique moderne comme Apollinaire, elle en est la parfaite …afficher plus de contenu…
Pour évoquer la joie apparente suscitée par le spectacle de cette rue, le narrateur a recours à une image basée sur le principe baudelairien de la correspondance : « du soleil (vue, le soleil donnant à voir) elle était le clairon (son harmonieux, musique) » avec un détachement du complément du nom « du soleil » qui la met en valeur. On a également l’évocation des « belles sténodactylographes ». Les femmes sont présentes dans cet espace, ce sont des employées, femmes émancipées, occupant des fonctions de bureau associées à l’utilisation d’une invention technique, le sténodactylographe. Céline montrera la même fascination devant les jeunes new-yorkaises également employées de bureau dans